Cela fait quelque mois que je pense à faire ce message sans jamais en prendre le temps. Je me lance aujourd’hui car le 1er juillet est souvent la date de changements (tarification,…), de nouveautés (impôts, taxes…) et de résultats (du 1er semestre,…). Mais c’est bien à une autre catégorie de bilan que je pense : celui des 12 dernières années en compagnie d’un appareil photo.

J’ai tendance à oublier depuis combien de temps je pratique la photographie, comment les choses ont évolué, ce que j’ai appris et surtout ce que la photographie à changer dans mon quotidien. Et pourtant, je suis arrivée à un stade où la photographie ne m’a jamais paru aussi facile, aussi présente. Attention, je n’ai pas la prétention de tout savoir en disant cela, mais lorsque j’ai débuté, je me sentais dépassée : la photographie était comme une boite noire produisant des images et dont le processus de création m’était complètement inconnu.

Je suis venue à la photographie un peu par hasard, à la suite d’un accident. Je n’ai pas fait d’étude en relation avec la photographie, ni même avec l’art quel qu’il soit. Je n’avais alors jamais eu l’âme d’un artiste : C’est dire que je partais de très loin !
Ma famille et mes amis m’ont offert un stage avec un photographe et c’est bien là le point de départ de mon aventure… Ouverture, Vitesse, Iso, mesure de lumière – que des termes abstraits et inconnus mais c’est surtout le premier exercice du stage qui m’a marqué ! Faire 6 photos (pas une de plus, pas une de moins) en 1h et sans regarder le résultat sur l’écran et bien sûr interdiction d’effacer une photo ratée ! Après le déjeuner (soit 3h après), il nous a demandé de dessiner de mémoire une de nos photos. Et c’est bien là que j’ai eu le déclic.

2 mois après ce stage, j’acquerrais mon premier boitier : le D90 ! Et je me suis lancée dans une course à l’apprentissage au travers de livres et magazines spécialisés, d’exercices pratiques et avec mon adhésion à un club photo. Ce dernier m’a poussé à produire des photos et à augmenter la qualité de mon travail. Au début, j’essayais simplement de reproduire des effets, des compositions. Puis j’ai ouvert étendu mon regard à l’extérieur du club et pour cela je dois remercier internet et les photographes qui partage leur travail.

Je suis passée à la vitesse supérieure au passage au plein format avec le célèbre D800. Avec mes connaissances acquises sur les boitiers Nikon, j’ai poursuivi l’exercice en poussant au maximum mon matériel pour en connaître ses limites (plage dynamique, la montée d’iso…) sans me contenter de ce que j’avais lu. J’ai également étendu ma gamme de photo jusque-là orientée essentiellement aux paysages pour trouver le domaine qui répondra le plus à mes attentes.

Avec l’essor des appareils hydriques et la sortie des Nikon Z, j’ai définitivement pris mon envol en enfreignant les « règles » établies et à désapprenant ce que j’ai mis tant de temps à apprendre. Je ne pourrai pas revenir en arrière car mon voyage n’en est que plus plaisant…

Voilà 12 ans que je voyage dans le milieu de la photographie et la majorité a été consacrée à l’apprentissage. Si je devais retenir 5 conseils de mon expérience (sans ordre d’importance), ce serait :

• Pratiquer : La pratique permet d’apprendre, de s’entrainer mais aussi de conserver ce que l’on a appris. Si je suis arrivée au stade où j’en suis, c’est bien parce que je pratique, que j’apprends encore et toujours et que je désapprends…

• Se battre : La photographie est un vrai combat à bien des égards. Il est facile de penser que je parle de se battre contre les autres photographes (amateurs ou professionnels) mais je ne classe pas la « concurrence » dans cette catégorie.
  Son pire ennemi c’est soi-même : vous avez surement entendu souvent cette phrase. Pour moi, elle a pris tout son sens avec la photographie.
  Je me suis battue contre un quotidien très prenant pour laisser émerger une place à la photographie de plus en plus importante, je me suis battue contre cette soif de connaissance qui m’a dispersée, je me suis battue contre mon perfectionnisme, je me suis battue contre moi, contre mes freins… Et ce combat est et sera toujours d’actualité car je me bats aussi pour m’améliorer : c’est le combat d’une vie !

• Partager : Montrer ses photos, c’est bien mais c’est aussi se mettre en danger.
  Cela peut paraitre bizarre mais construire, travailler et diffuser une photo crée un lien entre elle et nous. Aussi toute remarque positive ou négative va heurter notre sensibilité d’autant plus lorsque la photo a en plus une valeur sentimentale (parce que ce moment était magique, parce que la personne est importante pour vous, parce que c’est la première que vous réalisez ainsi…).
  Et pourtant, il est indispensable de recevoir des critiques : le premier effet (à chaud) va bien sûr nous blesser mais avec le recul et si ces critiques sont constructives, nous en ressortons plus forts car elles nous poussent à nous transcender. Et c’est là qu’interviennent les encouragements car ils nous permettent de dépasser nos limites : ils sont indispensables pour nous galvaniser. Et tous les encouragements sont importants mais il faut savoir les diversifier : nos proches, nos amis, notre famille peuvent nous encourager pour ne pas nous faire de peine d’où l’importance de recevoir plusieurs avis et notamment ceux de personnes ayant un oeil averti pour vraiment avoir une pleine conscience de la qualité de son travail.

• Connaitre son équipement : Cela peut sonner comme une évidence mais connaître son équipement permet de se concentrer sur la composition, la scène qui se joue face à nous si les sujets sont en mouvement… Savoir comment réagit son équipement permet de ne pas manquer la photo sensationnelle mais qui nécessite d’être prêt rapidement…
  Connaître son équipement permet de ne pas rester bloqué face à des freins qui peuvent ne pas en être.

• Se faire plaisir : Là encore c’est une évidence mais combien oublient de faire des photos pour soi, des photos qui nous plaisent et nous procurent ce sentiment d’accomplissement.
  Je suis tombée dans ce piège, cherchant à faire des photos qui plairaient plutôt que de faire des photos qui me plaisaient… Cependant, je ne regrette pas cette période car cela m’a permis d’élargir mes connaissances pour atteindre ce résultat. En revanche, je considère désormais ces photos comme des exercices et non des photos issues de mon imagination. Mais ca c’était avant !

Voilà maintenant 12 ans que je fais de la photographie et lorsque je regarde le chemin accompli (grâce à mes premières photos), je me félicite d’avoir persévéré malgré les turbulences et d’avoir enfin trouvé un équilibre. Même si je sais que la route est encore longue, j’espère que mon regard continuera à s’émerveiller en s’affutant encore et encore et rencontrer des personnes partageant ma passion, mes valeurs, mon envie de partage et d’ouverture sur ce qui nous entoure.

(Merci d’avoir lu jusqu’au bout)